lundi 29 octobre 2012

Bullshit

Séduire et être mère, c'est pour cela qu'est faite la femme.
Alexandre Bérard.

Affiche Suisse contre le droit de vote des femmes (Neuchâtel 1919).
Issue de la Bibliothèque de Genève, et trouvée sur le site du Temps.


M. Bérard est un ancien sénateur de la IIIème République (voir sa bio ici). Cette phrase est extraite du débat sur le droit de vote des femmes, qui a eu lieu entre 1919 et 1944. On peut trouver ici d'autres extraits des arguments défavorables à ce droit de vote pour tous.

C'est la première fois que je mets sur ce blog une phrase avec laquelle je ne suis pas d'accord ; ça me permet de montrer les conneries qui ont pu être racontées à propos des changements de société qui avaient lieu à l'époque. Il est tout de même difficile de croire qu'au moment où mes grands-parents sont nés, les femmes ne pouvaient pas voter ; pire, que l'on pouvait penser que "les choses politique (...) dépassent infiniment leurs capacités d'attention et de compréhension" (cette perle est de Romain Rolland).

Je suis persuadé que, de la même manière, mes petits-enfants auront du mal à imaginer que les homosexuels ne pouvaient pas se marier (ni avoir des enfants) au début du XXIème siècle, sous prétexte de "protéger l'enfance", ou bien encore que cela "provoquer[ait] de la déstabilisation dans la société" (merci Jean-François Copé pour celle-là).

Les débats à venir risquent d'être remplis de phrases débiles dans ce genre. Je pense à mes ami(e)s homos, qui doivent souffrir en regardant les news, et n'en peuvent plus de lire/écouter ces bêtises.

Gardons tout cela au frais, et on le ressortira dans 50 ans.

PS : au moment de chercher une illustration pour ce billet, je suis tombé sur un blog qui relate en image le même parallèle que je viens de dresser : http://gami.yagg.com/2012/09/17/un-petit-air-de-deja-vu/

mercredi 21 mars 2012

Budo

"Dans le vrai budo il n'y a pas d'adversaires, pas d'ennemis. Dans le vrai budo nous cherchons à ne faire qu'un avec toutes les choses. La Voie du Guerrier n'est pas de détruire et de tuer mais d'entretenir la vie, de créer continuellement."
Morihei Ueshiba, fondateur de l'Aïkido.

   Dans cette citation, le terme budo qui est employé à plusieurs reprises se traduit littéralement par la Voie ("do") de la Guerre ("bu"). Bien sûr, les traductions mot à mot sont trompeuses, et chaque terme contient beaucoup plus de signification, renferme bien d'autres interprétations. Par exemple, on associe souvent ce terme au concept d'Art Martial ; cela pourrait donc être une autre traduction possible, et il y aurait également matière à discuter.

   Revenons sur le paradoxe : la "Voie du Guerrier" n'est pas de tuer ? À quoi sert un guerrier alors ? À quoi cela me sert de passer de longues heures à s'entraîner au Karaté, au Judo, à l'Aïkido, si le but ultime n'est pas de savoir tuer mes ennemis ? Morihei Ueshiba nous donne une piste de réflexion : cela sert à chercher à ne faire qu'un avec toute chose, à entretenir la vie, à créer continuellement.

   Aussi, au lieu de se demander "en quoi ma pratique me permet de zigouiller des racailles dans la rue ?", je me pose plutôt la question : "en quoi ma pratique me permet de dépasser cela ?".

   Pour pousser un peu plus loin la réflexion, voir l'article de Wikipedi sur le budo, et deux articles de blogs : ici et .

Morihei Ueshiba

mardi 6 mars 2012

"Les coeurs les plus proches ne sont pas ceux qui se touchent."
Proverbe chinois.

Comme quoi, il n'y a pas forcément besoin de se voir souvent pour savoir qu'on s'aime...

J'en fais un clin d'oeil à mon manque de notes sur ce site, mais il en va de la "vraie" vie aussi. Posez-vous la question : quels sont les gens que j'aime le plus ? Et quels sont ceux que je fréquente le plus ? On voit bien que ces deux ensembles de gens ne sont pas les mêmes, et je trouve que ce proverbe permet de déculpabiliser là-dessus.

Il paraît que cet idéogramme veut dire "sagesse".
J'aimerais bien commencer à apprendre le mandarin ; si quelqu'un
connaît un bon bouquin, je suis preneur !

dimanche 3 juillet 2011

RIP Jim

"Dans la vie, j'ai eu le choix entre l'amour, la drogue et la mort. J'ai choisi les deux premières et c'est la troisième qui m'a choisi..."
Jim Morrison.

Aujourd'hui, cela fait 40 ans jour pour jour que Jim Morrison, le chanteur des Doors, est mort. Jusqu'à cet hiver, je ne connaissais que très peu ce groupe ; et puis j'ai vu le documentaire "When you're strange" (dont le narrateur est Johnny Depp himself) qui montre le caractère emblématique de Jim. On y voit d'ailleurs à quel point cette citation résume sa vie : on a l'impression que Jim a cherché toute sa vie à se détruire à petit feu, et en même temps on ne peut qu'être impressionné par sa classe naturelle. Bref, pour tous ceux qui ne l'ont pas vu, je vous le conseille !

Enfin, voici ma chanson préférée des Doors : "Riders on the Storm". C'est aussi le premier titre que je connais d'eux ; je l'ai découvert dans une vidéo de snowboard que je ne trouve pas pour l'instant malheureusement. Si vous la trouvez, je vous en serai très reconnaissant ! En attendant, je vous met la vidéo contenant seulement cette super chanson...

vendredi 24 juin 2011

mercredi 8 juin 2011

Merveilles fractales

"Des merveilles insondables jaillissent de quelques règles (mathématiques) simples répétées à l’infini."
Benoît Mandelbrot

Mandelbrot est un mathématicien français, décédé en octobre dernier. Sa découverte la plus connue est la notion de fractale, néologisme issu du latin fractus signifiant brisé, pour expliquer la notion d'invariance d'échelle observée dans beaucoup de phénomènes naturels.

Lors du 12ème salon de la culture et des jeux mathématiques, j'ai fait découvrir ces objets géométriques étonnants à des enfants de primaire et de collège (avec l'aide notamment du logiciel Xaos, qui permet de zoomer dessus autant que l'on veut : à découvrir c'est une merveille). J'ai été ému de voir que, malgré le peu d'intérêt qu'ils portent sur les maths au premier abord, ils étaient par la suite fasciné, intrigués, excités par ces figures.

Malgré sa disparition récente, l'imagination et la passion de Mandelbrot pour la représentation et la visualisation des maths étaient palpables dans l'air. Je me suis imaginé cet homme devant son ordinateur IBM (où il a travaillé une grande partie de sa carrière) découvrant pour la première fois ces figures, et affichant le même émerveillement qu'un gamin de 10 ans.

De plus, c'est la vision décalée de cet homme que j'admire : le formalisme mathématique, aussi abstrait et complexe puisse-t-il devenir, est toujours capable de décrire d'une manière ou d'une autre un phénomène naturel. Dans le livre Parcours de mathématiciens, dans lequel Philippe Pajot relate ses entretiens avec 12 mathématiciens contemporains, Mandelbrot explique le malaise qu'il a ressenti en découvrant le formalisme parfois trop aride du groupe Bourbaki, lui préférant des écrits plus visuels. Cela ne lui a pas empêché de briller dans le domaine, bien au contraire.

Pour finir, voici une image d'un ensemble portant son nom, dont la construction est (un peu) trop complexe pour être exposée ici. Vous pouvez en revanche le "visiter" à l'aide du logiciel cité plus haut. Bonne ballade !



[edit] Cette citation est issue de la conférence TED talk qu'il a donnée en février 2010. La vidéo est disponible ici : http://www.youtube.com/watch?v=ay8OMOsf6AQ

samedi 30 avril 2011

Sous la douche

"Quand vous êtes sous la douche, vérifiez que vous êtes bien sous la douche. Il se peut que vous soyez déjà à une réunion de travail. Il se peut même que toute la réunion soit toute entière sous la douche avec vous."
Jon Kabat-Zin

C'est assez cocasse, et pourtant... L'exercice est assez amusant : au cours de la journée, de temps en temps, prendre du recul et se demander où on est et ce qu'on fait. On se rend alors compte qu'en se brossant les dents on se dit qu'il faudrait aller chez le dentiste et on s'imagine chez le dentiste, en mangeant on se dit qu'il faudrait faire plus de sport et on s'imagine à la salle de gym, etc. Au final, on n'est pas souvent là où on est réellement.